Article librement adapté depuis celui publié aux archives nationales :
De retour à la vie civile, Pierre Giraud est devenu courtier en tissus, fondé de pouvoir, gérant de société à Paris au
sein des sociétés de Joël Chotard (1898-1993), industriel du textile et maire de Grézieu-la-Varenne de 1944 à 1977.
Pierre Giraud est décédé à Paris le 29 août 1968.
Les Compagnons de France
La création à Vichy, le 25 juillet 1940, de l’association loi de 1901 des Compagnons de France par Henry Dhavernas,
commissaire général des scouts, inspecteur des Finances et membre du cabinet de Paul Baudouin, ministre des
Affaires étrangères, est l'aboutissement des contacts qu’il prit, dès le début de juillet 1940, auprès de membres
influents du gouvernement du maréchal Pétain.
À l'issue d’une réunion des principales organisations de jeunesse, la charte de Randan (4 août 1940) établit les bases
du nouveau mouvement : dans le respect du pluralisme, encadrer en zone libre, sous la tutelle du secrétariat général
de la Jeunesse, les jeunes volontaires de 15 à 19 ans, dans le double but de reconstruction matérielle de la France et
de réformation morale de la jeunesse.
Le Centre national des Compagnons de France, installé dans un premier temps à Vichy, rejoint Lyon à l'automne
1940, puis s'installe au château de Crépieux-la-Pape en 1942. La direction du mouvement est assurée par la maîtrise
nationale dirigée par le Chef Compagnon assisté d'un Second Maître et des chefs des services. Les unités de base du
mouvement sont des compagnies autonomes (chantiers) et des compagnies normales (cités), regroupées en pays et
provinces dirigées par une maîtrise. Les Compagnons comprendront au maximum 35 000 membres dont une branche
féminine, les Compagnes de France, créée en mai 1942.
En février 1941, le gouvernement obtient la démission d'Henry Dhavernas, contesté dans sa direction du mouvement.
Le commandant Guillaume de Tournemire, officier formé au Maroc, est élu Chef Compagnon le 18 mai 1941. Il
maintient le mouvement dans une fidélité sans faille à la personne du maréchal Pétain, tout en affirmant un esprit de
résistance sans concession à l'Allemagne.
Les contacts pris dès août 1942 par des cadres des Compagnons avec le réseau de renseignement Alliance aboutissent
à des ralliements individuels, avec l’accord de Guillaume de Tournemire qui crée lui-même en décembre 1942 le
réseau Druides, recruté en majorité parmi les Compagnons ; il décide de passer à la clandestinité en octobre 1943.
Un décret du gouvernement Laval du 15 janvier 1944 dissout le mouvement. Bien que cette décision ait été confirmée
par le GPRF à la Libération par arrêté du 6 mars 1945, les cadres en obtiendront l'annulation afin de pouvoir
prononcer la dissolution volontaire lors d'un ultime conseil tenu le 27 mai 1945.
Maison Giraud vers 1908 puis en 1984
Association des amis du patrimoine de Grézieu la Varenne
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